
Une force dense et amère
Balaie l’éclat de nos sourires
Comme la mer sous mes yeux humides
Recouvre l’horizon par sa danse
Elle frappe fort contre mes souvenirs
Détruit la mémoire de ton visage
Et ne laisse qu’un songe opaque
Du temps où nous rêvions ensemble
Mes larmes coulèrent sur ton image
On n’y décèle plus
Les traits joyeux les plis sereins
L’ardeur d’un cœur valeureux
L’avenir est derrière nous
Laissé passé entre les doigts
D’une main tenant le fusil
D’une main vivant sans plus y croire
Au loin résonne ta voix
Glissant sur le temps passé
Et parfois je crois sentir
Contre ma peau tes lèvres
Tous les moments dépouillés
De ma vie sans ta présence
S’étirent et s’épaississent
Si creux, chaque heure, chaque seconde
Il fallait laver l’offense
Faite par l’instinct grégaire
A l’humaine intelligence
Et au peuple labourant la terre
Tu es parti volontaire
Te battre contre les fascistes
De toi rien ne subsiste
Qu’une tombe dans un cimetière